Expo Wang Keping à Pékin jusqu'au 5 janvier à
l'UCCA (798)
Bonjour ! Si vous
cherchez une expo à Pékin, un des événements de cette fin d'année est l'expo de
Wang Keping à l'Ullens Center for Contemporary Art, c'est dans le célèbre quartier artistique du
798, cette friche industrielle qui a été reconvertie en un endroit convivial
dédié à la création contemporaine (bon, après avoir été un lieu de création et
de révolte ça tend à devenir très institutionnel, mais c'est une autre
histoire...)
C'est la plus importante
expo Wang Keping qui ait jamais été organisée en Chine et c'est un événement en
soi qu'elle ait lieu à Pékin, la ville dans laquelle Keping est né en 1949 et
dans laquelle il n'avait pas exposé depuis très longtemps.
Wang Keping est une
figure importante de l'art chinois contemporain, et son parcours dans les
années 1970 et de la révolution culturelle n'a pas été facile. Il a fait partie
de ces jeunes citadins envoyés à la campagne, puis s'est enrôlé dans l'armée, a
travaillé dans une usine, a fait partie d'une troupe de théâtre et a écrit des
pièces, toutes refusées par la censure, sans parvenir à trouver sa voie. En
1978, il éprouve une véritable révélation en travaillant un barreau de chaise
en bois très dur qu'il commence à graver, pour en faire un visage déformé par la
haine qui brandit un petit livre. Il découvre seul le monde de la sculpture et
apprend lui-même sa technique et son style. C'est en même temps qu'il fonde un
groupe d'artistes dissidents Xing Xing “ Les Étoiles” avec Ai Weiwei, Huang
Hui, Li Shuang, Ma Desheng qui aura vite à découdre avec le pouvoir chinois.
L’œuvre qui a d'abord
rendu Wang Keping célèbre s'appelait “idole” et ressemblait à la fois à une
sculpture d'art premier et à un petit Bouddha, mais surtout il y avait un petit
(grand ?) air de famille avec Mao.
En 1984, Wang Keping a du
s'exiler et a choisi la France. Son œuvre a ensuite évolué vers moins de
politique, avec en gros 5 thèmes: les femmes, les hommes, les couples, les
oiseaux et les formes. En fait il ne sculpte que le bois. Il regarde les arbres
pousser, repère les formes préexistantes qu'il affinera en les polissant pour
créer ces formes arrondies qui sont sa signature.
Sa sculpture fait
vraiment penser à des œuvres d'art préhistoriques, ou tribales et dégagent
quelque chose de très physique autour de l'érotisme et de la fertilité.
Mais trêve de blabla,
vous pouvez regarder ici un petit diaporama de l'expo et ici une interview de Wang Keping dans son atelier de
la région parisienne.
Enfin sur l'expo elle
même, que dire? Tout d'abord que c'est une occasion d'aller visiter le 798 si
vous ne l'avez pas déjà fait, que a ne coûte que 10 yuans et qu'on y voit des
oeuvres “emblématiques” de la carrière de Wag Keping mais aussi des oeuvres
nouvelles, donc, en clair, allez-y !
Article proposé par François