Le Gaokao 高考
Des modalités de concours
Le Gaokao (高考) est
l’équivalent en Chine de notre baccalauréat. Mais la grosse différence est qu’il
s’apparente plutôt à un concours qu’à un examen. En effet, malgré le fait que
la Chine compte plus de 2.400 universités disséminées dans le pays, il n’y a
pas de place pour tout le monde. Les épreuves du Gaokao durent deux ou trois jours
et ont rassemblé, au début juin de cette année, 9,42 millions d’inscrits !
Les meilleures universités en
Chine sont Qinghua et Beida à Pékin, et Fudan à Shanghai notamment. Mais les
places sont chères et il y a des quotas par région. Par exemple mon amie Tansy
(de son nom anglais), qui est Han mais vient du Xinjiang (Nord-Ouest), a fait
partie des 10 seuls étudiants du Xinjiang ayant eu accès à Beida cette année-là !
Le Gaokao ne permet pas seulement
d’accéder aux études supérieures, il détermine parfois la voie
professionnelle que l’étudiant va suivre. Une autre amie Chinoise, Cécilia,
s’était ainsi retrouvée dans l’université d’agriculture de Pékin en raison des
notes moyennes qu’elle avait obtenues au gaokao, et apprenait notamment la botanique, alors
que, étant germanophone et anglophone, elle aurait souhaité se diriger vers une
voie plus internationale.
Un rythme de "prépa" pendant plusieurs années
Le Gaokao peut donc déterminer
toute la vie professionnelle du jeune Chinois au-delà de ses études. Mais les
Chinois n’ont pas le choix car, devant s’occuper de leurs parents lorsque
ceux-ci sont vieillissants, il leur faut ce sésame pour pouvoir trouver un
emploi et garantir le financement de la vie de toute la famille.
C’est donc dès le collège qu’ils
commencent à étudier avec presque le même rythme que celui des étudiants qui
font nos « prépas ». A coup de cours particuliers, pour les familles
les plus aisées, et d’exercices pendant les vacances et les weekends, les
collégiens et lycéens Chinois se préparent intensivement à ce concours national
pendant plusieurs années.
Il faut savoir également que le
lycée auquel les collégiens vont avoir
accès va déterminer la qualité de leur préparation au Gaokao, donc leurs
chances de réussite. Sans compter la pression des parents, dont l’avenir dépend
de la réussite professionnelle de leur unique enfant (cela va peut-être changer
avec la fin de la loi sur l’enfant unique).
Les lycéens qui évitent le Gaokao
Cependant, de plus en plus de Chinois
partent faire leurs études secondaires à l’étranger pour échapper au Gaokao. Ces lycéens représentaient 30% des 459 800 étudiants Chinois partis
à l’étranger en 2014.
J’ai moi-même une amie qui, ayant
gagné un concours de mathématiques, a pu directement venir faire ses études en
France sans avoir à passer le Gaokao.
Conclusion
Le Gaokao devrait être réformé en
2017 au niveau des matières et des modalités d’évaluation. Cependant, les jeunes
Chinois subiront encore pendant un moment une forte pression à travers leur
scolarité à cause de la démographie du pays. Sans compter les problèmes de chômage.
La conclusion
réaliste c’est que, pour un jeune Chinois, le meilleur moyen de s’assurer un avenir en Chine ou de partir à l’étranger, c'est d'utiliser les « Guanxi », c’est –à-dire les réseaux ! (un peu comme partout vous me direz)
N'hésitez pas à commenter si vous avez vous-même passé le Gaokao ou si vous avez des amis qui l'ont passé !
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