Cela peut paraître très matérialiste, mais une de mes expériences les plus douloureuses de mon séjour en Chine en 2005 est sans doute le vol de mon ordinateur portable. Pas parce que cela coûtait cher à l’époque, mais plutôt parce que j’y avais stocké toutes mes photos depuis le début de mon séjour, c’est-à-dire presque un an à l’époque.
Etant
arrivée en Chine sans en connaître ni la langue ni l’Histoire, tout ce que je
voyais me fascinait car tout était nouveau pour moi. Alors, de temps en temps, je prenais un bus
au hasard, m’arrêtait à une station et l’objectif était de visiter le quartier et
de retrouver mon chemin vers l’appartement que je partageais avec mes
colocataires.
Mais
surtout je prenais des photos.
Ce
qui me fascinait le plus était les changements si rapides du paysage
architectural de la ville mis en place en prévision des JO qui devaient avoir
lieu quelques années plus tard. Mon site préféré, que je
« mitraillais » tous les jours était le carrefour situé à la station
de métro Donzhimen 东直门 où les grues et les chantiers
pullulaient. J’avais l’impression de vivre un moment historique, tout en
appréciant l’esthétisme qui se dégageait de ces échafaudages à perte de vue.
Ces photos étaient pour moi ce que j’avais de plus précieux dans ce qui m’a été
volé ce jour-là.
Plus
tard, à Shanghai en 2013, je retrouvais ces chantiers dans les œuvres
contemporaines des artistes chinois ou étrangers. Il y a en effet quelque chose
d’à la fois magique et déroutant dans les ces images d’une Chine en perpétuelle
transformation. Je retrouvais la même fascination pour les villes moins
développées comme Hohhot 呼和浩特 lors de mon voyage
en Mongolie Intérieure.
La
société chinoise est elle aussi en constante évolution, les mots à la mode étant
remplacés par de nouvelles expressions en vogue chaque année.
Je
raconte tout cela aujourd’hui car je voudrais partager et soutenir le projet de
livre d’Emmanuel Lincot et François Daireaux qui ont lancé une campagne de
crowdfunding pour la sortie de leur ouvrage dédié à cette Chine en pleine
mutation : des photos à la fois pleines de sens et esthétiques, complétées
de textes et de poèmes de M. Lincot. Les photos ont été prises par François
Daireaux entre 2004 et 2018 dans les villes moins fréquentées par les étrangers
et parsemées de chantiers de constructions. J’y retrouve pour ma part ce qui
m’avait fasciné dans l’observation des chantiers à Dongzhimen à Pékin ou les
sentiments éprouvés à Hohhot.
Emmanuel
Lincot est quant à lui un grand sinologue, spécialiste de la géopolitique
chinoise et de la Chine contemporaine. Il a écrit les textes de ce livre et a
même composé des poèmes inspirés des photographies présentées.
J’espère
donc que la campagne pour financer la parution de cet ouvrage atteindra son
objectif et attends avec hâte cette potentielle parution !
Je
vous invite donc à participer à ce projet d’ouvrage qui ne peut être
qu’extraordinaire.
En
effet, je pense que tous eux qui ont vécu en Chine par le passé ou même de nos
jours se retrouveront dans ces clichés et ces descriptions de la société
chinoise et les enjeux de ces transformations.
Alors,
si vous aussi vous avez vécu en Chine, ou si vous souhaitez découvrir les
coulisses de son développement économique, rendez-vous sur la page ulule https://fr.ulule.com/discover_ulule/
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